17h30. Alyette a installé l'île interdite sur la table, je n'ai plus qu'à m'asseoir et jouer avec elle.
Oui, mais … Rosalie grogne.
Oui, mais … c'est l'heure de préparer voire d'enfourner le gratin dauphinois
Oui, mais … comment Alyette va-t-elle prendre un délai ?
Me voilà donc partagée, tiraillée, hésitante !
Jouer, câliner, être en lien,
et anticiper sur la faim qui va immanquablement tomber sur les estomacs, les voix qui deviennent stridentes et le couperet « ça, j'aime pas, je veux des pâtes. »
Ah oui, c'est ça, je suis carrément inquiète, désireuse de vivre un dîner nourrissant et paisible ! 15 mn pour préparer un gratin et l'enfourner pour qu'il soit prêt à l'heure. C'est speed ça.
Je vais pas y arriver, je vais pas y arriver.
Je sors les patates, puis je vais m'asseoir jouer, et je me laisse embarquer dans le speed du jeu, allez encore un tour et puis je m'y met ; mais Rosalie se cramponne, je ne m'en sors pas !
Et là, je vois qu'Alyette s'est mise à éplucher les patates entre 2 tours de jeu ! J'ai du marmonné à haute voix !
Bon, allez stop le jeu, et on fonce sur le jeu du gratin coopératif. Allez Alyette, on a 15 mn pour préparer le gratin ! Et hop, Rosalie en écharpe dans le dos, et nous nous mettons à éplucher à toute allure, à enlever les yeux, à couper.
Ah ! Coline est là ! Coline, Coline ! Lâche le téléphone, oui, tout de suite, on a besoin de toi ! Il nous reste combien de minutes ? J'en sais rien, moi, bon, je dis 9 ! Je met la minuterie en marche
Et là, c'est la ruche ! Alyette épluche, épluche, lave ; je retire les yeux, je coupe, Coline assemble le plat, Rosalie, se hisse pour voir ce qui mérite cette intensité joyeuse ! Quand Coline n'a rien à assembler, elle aide à l'épluchage.
Nous sommes en train de verser le lait dans le plat quand le four se met à sonner. Je nous rajoute 1 mn de bonus, comme ça, eh oui, magique, et nous avons le temps d'enfourner avant la sonnerie suivante !! On a gagné ! Nus pouvons retourner jouer !