Témoignages

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Ils parlent de la CNV...

Dans des livres, dans la presse, sur des sites[modifier]

publié dans l'hebdomadaire La Vie (mai 2007)

Alexandre/clidre[modifier]

Clarification sur le sens de ma vie avec l'aide de la CNV[modifier]

Où j'en suis ?

Perso je viens de commencer à être en classe avec les jeunes et je constate que bon nombre de mes besoins ne sont pas comblés dans le systeme dans lequel je me trouve : écoute de tous les acteurs, autonomie (programme ...), confiance, soutien, respect de mes valeurs, considération et puis surtout SENS ... !

C'est en étant à l'écoute de mes besoins que j'ai trouvé la stratégie pour que cela évolue et que mes élans profonds soient nourris:

1. J'ai besoin de sens pour ma vie= (solution) la certification en Communication non-violente (CNV)
2. Ce cheminement n'étant pas reconnue par le systeme, j'ai besoin d'être intégré à celui-ci pour agir en harmonie avec celui-ci et en respectant ma propre intégrité = suivre les cours sur la médiation (post-graduat à l'école de la Communauté Française) sur Dour. J'ai ainsi accès à toutes les sphères du systeme (justice, ds l'entreprise, médiation familiale et scolaire, gestion de dettes, CPAS ...) en vivant le processus de CNV qui m'aide à écouter les autres, la vie et moi-même
3. J'ai besoin d'une sécurité matérielle tout en ayant du temps pour me détendre = je travaille à mi-temps pour souffler et recevoir un minimum d'argent (uniquement une reconnaissance de ce qui est donné)
4. J'ai besoin d'utiliser mon temps efficacement et de consacrer mon énergie à ce qui fait sens pour moi = loger et vivre sur Mons (pas de longs déplacements, gain d'énergie et de temps).

En somme, l'année prochaine, je demande à un ami s'il est possible de vivre sur Mons tout en suivant les cours du soir à Dour. Pendant la journée, je donne 12h de cours, je vis le processus pour la CNV, j'ai du temps pour proposer aux gens des ateliers CNV et d'ouvrir des groupes auto-gérés ... tout en travaillant pour Dour.

Je n'ai pas trouvé cela tout seul, tout d'un coup. J'ai écouté mes besoins fondamentaux : SENS et Intégrité pour mes valeurs. Ensuite, bon nombre de peurs sont venues. En voici le bref film intérieur : "tu seras pas accetpé par le systeme en suivant rien que le processus pour la CNV ... ok tu vas a Mons et tu vas loger où? et te nourrir comment tu vas faire ? ... T'es fou t'es déjà crevé à temps plein alors avec des cours du soir en plus le trajet tu vas faire un arrêt cardiaque mon vieux! A mons tu vas être tout seul !!!!" J'ai traduit tout cela en besoins : respect de soi, de mon corps, de mon énergie, logement, nourriture, sécurité (matérielle et morale), présence humaine (affection, écoute, soutien principalement) et comme ... par magie la solution est apparue toute seule, sans y penser ... j'étais au volant revenant d'un match de basket et là j'ai eu le FLASH THE solution est apparue ... je VOULAIS pas la trouver mentalement ... j'ai juste écouter ce dont j'avais réellement besoin ... Eh vous ? Allez vous encore mentalement chercher après des stratégies, ..., des stratégies et encore des stratégies ... ?

"Agir dans la conscience des besoins est source d'abondance, de joie et de sens ... C'est la joie qui fait sens et c'est le sens qui fait joie"

Clidre/alexandre


Chemin personnel avant et après le contact avec la CNV[modifier]

Je tiens à expliquer le sens de ma façon d'être. "Pourquoi est-ce que j'agis ainsi ?" Eh bien, pour combler des besoins, des élans même : changement, co-créateur de mes relations , écoute, respect, ... et surtout besoin de transformer ce que j'ai vécu :

Le 1/08 2004 (je suis né le 18 mars 1984) Ce qui suit n'est pas à considérer comme une plainte mais comme un aperçu, une observation de mon quotidien ...(entre 6 et 18ans) Au cours de ma scolarité et jeunesse, j'ai été touché par un phénomène que nous connaissons tous : la violence physique et celle des mots mais aussi la vengeance, la moquerie, le harcèlement, la honte, la culpabilité ...

A l'école, j'ai connu les coups de latte (ou de cutter, allez savoir : mon blouson présentant des coupures longues parfois de plus de 5 cm) dans le dos ainsi que la tête projetée dans une vitre, les « coups de jambon », les shorts abaissés pendant les cours de gym ou à la piscine, les boules de papier (ou des compas) sur la tête, la trousse vidée à terre, les chaises mouillées ou encore le sac jeté par la fenêtre ou vidé de son contenu ... mais aussi des "injures" et autres brimades : non-respect de l'amour que je vivais pour Elle, montrage du doigt, racket, empoignades et autres crachats faisaient partie de mon quotidien. J'ai réagi face à ces coups de la façon suivante : subir, être la victime, me taire, ne rien dire et surtout ne pas en parler aux parents.

A la maison, j'extériorisais toute ma souffrance : jalousie, colère envers tout ce qui m'entourait, rongement des ongles, refus de participer aux tâches familières (c'est, il me semble, une façon de me venger : « tu ne m'écoutes pas, tu ne m'aides pas et bien je fais le même : je t envoie balader »), taquineries quasi constantes envers ma sœur, etc...

Je croyais que les autres (parents, amis, copine...) détenaient les clés de mes propres malheurs, que c'était de ma faute, que j'étais le mauvais ; je croyais en quelque sorte aux croyances : « il faut quelqu'un sur qui passer ses nerfs et bin, tin c est moi, je fais avec, c'est comme ça et puis c'est tout » : j'étais le COUPABLE ET LA VICTIME de MOI-MEME, je me suis enfermé moi-même dans ma propre cage et j'ai jeté la clé à travers les grilles de ma propre prison ; elles sont tombées à terre et j'espérais tant que quelqu'un allait les ramasser pour me libérer...

Conscient que je choisis un métier dans lequel je serai en présence de jeunes, conscient qu'un jour, je serai mari et père, conscient que je fais partie d'une famille... celle des hommes, conscient que je peux être violent, conscient que la violence peut me frapper, j'ai choisi de lutter contre la VIOLENCE (à ne pas confondre avec le CONFLIT qui est un ingrédient de la vie et peut apporter qq chose à tous), contre elle et pas contre ceux qui la génèrent.

OUI, je la combats parce que j'ai besoin ... ...d'éviter que les élèves que je rencontrerai subissent ce que j'ai subi ( de protéger la Vie, écouter leurs besoins, prendre en considération leurs demandes, les respecter) ; ...de donner la meilleure éducation possible à mes enfants : juste, sans violence, dans l'accueil de soi et de l'autre ; ...d'avoir une relation saine, vraie avec celle qui partagera ma vie ; ...de cultiver la paix et la bienveillance dans toutes mes relations : personnelles, familiales, professionnelles, amicales, sportives.

Mais pour combattre la violence, j'ai besoin de savoir ce qu'elle est, pourquoi elle existe... Dans le cadre d'un mémoire de fin d'études, l'étudiant défend un sujet qu'il aura choisi. Il est aidé par un professeur, lui aussi, de son choix. J'ai choisi une enseignante qui, dans son cours, avait parlé des problèmes de relation en classe ou dans le vie... Je lui ai proposé ce travail et il a été accepté par elle et par l'école. Elle m'a demandé de lire énormément durant ces grandes vacances mais aussi de suivre une formation à la CNV. Je ne savais pas ce que c'était... Et en même temps, j'ai trouvé en ce travail un moyen de résoudre mon besoin de comprendre la violence, toujours dans le but de mieux la combattre (et pourquoi pas proposer aux élèves des solutions face à la violence, mais je me sentais sceptique !). Comme demandé, j'ai commencé à lire des bouquins sur la violence et son contraire, la non-violence...tout en restant sceptique quant à l'approche de ce problème avec les élèves. De plus, je me suis renseigné quant à l'organisation d'une formation en CNV.

Je me suis inscrit et un samedi matin, me voilà parti pour l'inconnu. Dans ce séminaire, nous étions 10 personnes : 2 couples, deux mères de famille ... j'étais le plus jeune. Tout est basé sur le choix, si nous voulions partir, quitter le séminaire, j'étais libre, si je voulais aller aux toilettes, j'y vais sans rien (mon rêve : une école comme cela : au service de la vie et des besoins de TOUS !!!) J'ai expliqué pourquoi j'ai eu l'élan de venir à ce séminaire et je leur ai dit que c'était pour l'école mais aussi quelque part pour moi-même. J'ai été très ému en disant cela..., tout le monde a été touché, des personnes m'ont remercié pour le travail que j'allais fournir. J'ai été écouté et entendu, je n'ai jamais, au cours de ces deux jours, été jugé, critiqué... cela m'a vraiment soulagé ! Se succédaient alors théorie, pratique, jeux de rôles, discussions, moment de présence à soi... J'ai alors compris que je détenais moi-même la clé des mes angoisses, colères et autres énervements, que je m'enfermais moi-même dans cette cage et que moi seul pouvais m'en libérer. J'ai alors entrepris un travail sur moi-même (j'y suis encore à ce jour occupé et je le serai jusqu'à la fin de mes jours ... je le crois) ; j'ai pris le temps de m'écouter et j'arrive tout doucement à m'entendre...

Le 3/12/05

Je chemine avec moi-même. Je m'écoute pour mieux écouter en même temps les autres. Mes ongles poussent, la vie renaît en moi, la confiance émerge... J'apprends à être réellement moi, à écouter mes sentiments ... même en classe, j'arrive à être moi, à exprimer ce que je ressens ... même si c'est de la peine, de la colère, de la tristesse car je veux être vrai, sincère et honnête avec eux .. . ils sont tous uniques, tous des héros, héroines à leur façon ... je tiens par mon écoute à leur exprimer mon respect peu importe ce qu'ils peuvent penser, dire, sous-entendre qd j'exprime ce que j vis ... c'est une grande joie d'être intègre avec moi, avec eux, avec la Vie ... merci d'être ce que vous êtes, petits hommes et petites femmes de demain, vous avec tous, tout mon respect ... Je suis là pour être à votre service ...car tout ce que je veux, en classe, c'est de vous voir épanoui ainsi que réussir.

Vous savez me dire ce que vous ressentez en lisant tout cela ?

Alexandre/clidre

A l'écoute de ses peurs :

Voici le déroulement de l'écoute de deux parties de moi-même en conflit :

1ère partie en moi qui souhaite construire ses cours à son rythme (P1) :

"Alors, il me reste ça à préparer pour telle école ... bah j'ai envie de me détendre je le ferai ce week-end ..."

2ème partie en moi qui parle suite à ce que vient de dire la première (P2) :

"Comment!...eh mon vieux, t'es encore en train de reporter là, bosse un bon coup et ça sera tout!"

P1 : "T'es préoccupée là car tu veux être sûr que ce boulot sera fait d'ici peu ?"

P2 : "Bin oui sinon il va s'accumuler !"

P1:"T'as peur d'être débordée et ce dont tu as à coeur c'est de travailler dans la légèreté ?"

P2:"Oui mais tu l'oublies!"

P1 :"t'es pas sûre que j'en sois conscient quoi : la légèreté est essentielle pour toi!?"

P2 : "Exactement (je sens un relâchement en moi), je suis soulagé que ça soit clarifié ... mais bon faut agir maintenant !"

P1 : "Tu serais vraiment rassurée si un acte concret soit fait dans ce sens ?"

P2:"Totalement"

P1 : "J'ai envie de prendre en considération ce que tu me dis P2 et en même temps j'ai envie de me détendre en semaine. Ca te dit si je fais un plan de travail en notant ce que je fais aujourd'hui et que je le respecte en faisant tout le boulot prévu avant de me détendre ?"

P2 : "Oui, ça serait clair ... merci je m'en vais car j'ai reçu toute l'écoute dont j'ai besoin"

Depuis que cela a été clarifié en moi, un plan de travail est fait tous les 2 jours. J'ai trouvé en écoutant mes peurs un équilibre entre mon besoin de construire mes cours ET mon besoin de me res-sourcer. Ce qui rend ma vie plus harmonieuse ...

Alexandre/Clidre