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Le journalisme de paix est une forme de journalisme qui structure les reportages de telle sorte à ce qu'ils encouragent l'analyse des conflits et l'émergence d'une réponse non-violente. Il braque les projecteurs sur les causes structurelles et culturelles de la violence. Il cadre le conflit comme un événement qui met en jeu beaucoup d'acteurs différents (et...et), motivés par des objectifs très variés, plutôt que de façon dichotomique (ou...ou). Il cherche explicitement à mettre en exergue les initiatives de paix d'où qu'elles viennent et à permettre au lecteur/auditeur/téléspectateur de bien faire la distinction entre les prises de position officielles et les véritables "buts de guerre" des parties en présence.

Le journalisme de paix est une réponse au journalisme de guerre traditionnel qui a tendance à couvrir le conflit au jour le jour sans jamais remonter à ses racines ni à rendre compte de ses conséquences.

Par la même occasion, le journalisme de paix revisite les concepts d'équilibre, d'impartialité et d'exactitude en matière de reportage. Il enrichit la pratique quotidienne du journalisme d'une conscience non-violente et d'une véritable créativité. En ce sens, le journalisme de paix est utile à la pratique professionnelle y compris de journalistes qui n'ont pas spécialement l'intention consciente de contribuer à la paix, dans la mesure où il peut les aider à réaliser des reportages plus équilibrés.

Pour atteindre cet équilibre, la couverture journalistique de paix:

  • éclaire les enjeux sous-jacents en termes de violence structurelle et culturelle, la façon dont ils pèsent sur la vie des gens qui se trouvent dans le théâtre d'opérations, comme faisant partie intégrante de l'explication de la violence;
  • explique les conflits en termes d'une multitude de parties en présence, poursuivant une multitude d'objectifs - un panier de châtons plutôt qu'une lutte à la corde !
  • met davantage en exergue les initiatives de paix et l'illustration de solutions, d'où qu'elles viennent.
  • nous dote des moyens de faire la différence entre les déclarations officielles et les véritables buts du guerre lorsqu'il s'agit d'apprécier si telle ou telle forme d'intervention est nécessaire ou désirable.

Le concept de journalisme de paix a été créé par un sociologue norvégien, Johan Galtung. Les têtes pensantes (ou plutôt les "coeurs pensants") du journalisme de paix sont une journaliste britannique, Annabel McGoldrick, et un journaliste australien, Jake Lynch, Directeur du centre pour la paix et pour l'étude des conflits de l'université de Sydney. Le journalisme de paix est particulièrement en vigueur en Indonésie, en Colombie, en Afrique du Sud et au Népal. Il est complémentaire avec une autre approche, plus ancrée aux Etats-Unis d'Amérique: le journalisme préventif, qui applique une approche similaire aux rubriques sociale, économique, environnementale et institutionnelle (politique). Le journalisme préventif combine le journalisme d'investigation avec le reportage didactique, en mettant l'accent sur les solutions et en vérifiant que les solutions trouvées sont efficaces ou pas. Il s'efforce de détecter les problèmes sociaux au moment où ils émergent ainsi que les solutions possibles de façon à alerter la société et les autorités avant que ces problèmes ne prennent l'ampleur d'une crise.