La joie d'être père (ou mère)/Je conduis la voiture (19 mois)

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Ce fut la révélation de l’été : une voiture possède un volant !

Et si je m’assois sur le siège conducteur, je peux le faire tourner et conduire la voiture comme Papa et Maman ! Le pied ! Plus tard(quand mes pieds toucheront les pédales et qu’en plus je pourrais faire bouger la voiture), je ferais coureur automobile.

En tout cas, c’est ce que nous pouvions nous dire vu l’enthousiasme que Titouan mettait à conduire la voiture.

Seulement voilà, là nous devons aller chercher Maman, je ne suis pas particulièrement en avance (traduire « je suis déjà à la bourre ») et s’il y a bien quelque chose que Marie déteste, c’est attendre. Bref, je n’ai franchement pas le temps que mon Schumacher miniature fasse 3 tours de circuit-parking.

Seulement voilà, lui a une vision très différente :

- « devant !

- Non, Tiouan, tu vas derrière, nous sommes en retard.

- Volant !!!

- Non Titouan, allez va derrière ! »

Ah, détail important : ma voiture est une 3 portes. Installer un petit bout de 10 kg n’est déjà pas toujours aisé, mais quand le petit bout ne coopère pas, mais alors pas du tout, là, ça devient une vraie gageure (c’est fou le nombre de points d’appuis qu’il y a entre la porte avant d’une voiture et le siège-auto à l’arrière, on ne croirait pas comme ça…peut-être qu’au lieu de pilote auto, il fera lutteur greco-romain, en tout cas il a la combativité c’est sûr).

En attendant, je ne suis pas lutteur greco-romain et j’ai décidé une bonne fois pour toute que le coup de boule et la clef de bras ne rentrent pas dans mes méthodes pédagogiques.

Bref, au bout de 3 tentatives infructueuses, je commençais à la fois à fulminer sévère et à sentir un grand vent d’impuissance se lever au fond de moi. J’étais dans une impasse (et en voiture, une impasse ça ne vous mène pas loin).

Je me fis alors un rapide dialogue intérieur :

- « C’est quoi ton objectif ?

- Partir le plus rapidement possible pour être le plus à l’heure possible.

- Bon, ok, là tu as déjà perdu 2 bonnes minutes et je ne vois pas bien pourquoi les 2, 3 ou 5 minutes à venir seraient différentes. Ça te coûte quoi de le laisser conduire la voiture ?

- Ben le risque c’est qu’il ne veille plus quitter le volant

- Ok, donc s’il conduit juste un peu et que tu peux partir rapidement, ça te va ?

- Oui

- Banco, on essaye ! »

Je tins donc le langage suivant à Titouan :

- « Ecoute Titouan, je suis vraiment pressé parce que j’aimerais tenir ma promesse et être à l’heure pour aller chercher maman. Si tu veux vraiment conduire, ce que je te propose c’est de prendre le volant pendant 30 secondes, puis de passer à l’arrière sur le siège auto. Est-ce que tu es d’accord ?

- Oui, d’accord.

- Trente secondes, vraiment ? c’est Ok ?

- Ok »

Je rabats alors le siège sur lequel Titouan s’empresse de grimper, empoignant le volant à pleines mains, le sourire jusqu’aux oreilles.

Il a à peine fait deux ou trois tours de volant que je lui rappelle « ça fait trente secondes Titouan »

Je n’ai même pas le temps de prononcer le « c’est fini, tu vas à l’arrière comme promis » que j’avais en tête, que je vois mon loulou lâcher le volant, enjamber le frein à main et se glisser entre le deux sièges pour monter tranquillement sur son siège où je le sanglais sans souci.

Record du tour de circuit battu !

La victoire ça joue parfois à moins de trente secondes et je la trouve d’autant plus savoureuse qu’elle se partage en équipe.