La joie d'être père (ou mère)/Couché de soleil sur le port – (2 ans et 6 mois)

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Mois de juin, 22h passées. Je descends du train venant de Paris et m’apprête à rejoindre ma maison à La Teste. Je quitte le quai et me dirige sur la droite pour longer les rails.

Cependant, je m’arrête et décide de tourner à gauche, vers le port.

Le solstice d’été baigne les moutons nuageux et l’eau du Bassin dans une traine indiguo. Les pinasses dorment paisiblement au pied des cabanes ostréicoles. A la terrasse du restaurant l’heure est aux cafés et aux conversations détendues d’un bon moment partagé.

Même sans le luxe et la volupté, tout est calme et beau sous le ciel d’été.

Quel rapport avec la CNV et le développement de l’enfant ?

Comme souvent avec la CNV, à la fois très lointain et simplement immédiat.

Durant mon trajet en train, j’avais parlé relations humaines, psychologie avec ma voisine de voyage et je n’avais pu m’empêcher de faire un détour par la CNV (Mon chacal intérieur «il faut bien reconnaitre que t’es un peu bavard tendance prosélyte ». Ma girafe offensée « prosélyte moi ?vade retro Jugement chacal ! J’ai simplement à cœur de partager et faire découvrir les bienfaits d’une approche qui m’a tellement apportée »… « et hypocrite en plus ! » rétorque mon chacal en lisant ces lignes J). Bref, en sortant de la gare, j’étais sans doute plus réceptif à ce qui était vivant en moi, en l’occurrence le souvenir heureux d’une autre descente de train.

Pourtant, ça n’était pas forcément bien parti.

Environ 22h aussi, quelques mois plus tôt, nous quittions le quai avec Titouan et nous apprêtions à tourner sur notre droite.

-« Ell’ es’ où ‘a mer ?

- Titouan, mon chéri, il est tard, nous irons à la mer demain. Tu viens ?

- Non !!!

- (en moi-même : « ok, il est vendredi soir, nous venons de faire plus de 4h de train, nous avons encore un petit quart d’heure de marche, la valise est lourde et encombrante, Marie-Claire enceinte et Titouan qui devrait être couché depuis près de 3h a sa tête Idefix des grands jours. Je suis zen, tout va bien »)

- Tu voudrais aller à la mer ?

- Oui ! (grand sourire type « mon père est moins obtu qu’il n’y parait et m’a compris »)

- Ok Titouan, simplement, la mer est loin, c’est difficile d’y aller maintenant, il est tard, j’ai peur que tu sois fatigué, je te promets que nous irons demain, par contre là, j’aimerais que nous allions à la maison, d’accord ?

- …(plissements de lèvre et de menton, dans lesquels je vois un message genre « puisque tu as très bien compris ma demande, comment peux-tu me faire une réponse aussi éloignée de ce que j’ai envie de faire, ce n’est vraiment pas la peine que je te réponde »)

- …(bon, en même temps, c’est vrai que cela fait une semaine que nous lui disons que nous partons en week-end à la mer, que nous lui lisons « Tchoupi à la plage » et qu’il nous a parlé de la mer durant tout le trajet).

- Tu es impatient de voir la mer ?

- ouuuiii !

- et tu serais déçu de ne pas y aller maintenant ?

- oui, ‘e veux voi’ la mer’

- (c’est quoi la solution créative qui respecte les besoins de tous sur ce coup là ?)

Est-ce que tu voudrais aller voir les bateaux sur le port ?

- oui !

- (bon, ça fait un crochet de 500m, ça sera forcément plus rapide que d’essayer de lui faire accepter d’aller directement à la maison)


Son regard et son sourire illuminés valaient largement le détour.

Merci mon loulou pour ce moment partagé. Merci pour cette idée que tu as plantée et dont j’ai récolté un nouveau fruit un soir d’été.