Groupe Pratique et recherche CNV-Education : Différence entre versions

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'''''Groupe enfant médiateur''''' :
 
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Dans un premier temps, j'ai présenté le principe du projet, et ses différentes avancées :
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Il s'agit d'un système de médiation par les enfants : en cas de conflit entre deux enfants ou plus, ces derniers font appels à deux enfants médiateurs, qui ont été au préalable formés, pour les aider à résoudre leur conflit. Cette médiation se fait dans un lieu défini dans l'école.
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Les différentes avancées, et actions menées :
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Prise de contact et échange avec des enseignants ayant mis en place ce système dans leur école,
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Prise de contact, et chiffrage financier par des entreprises proposant la formation d'enfants médiateurs, ou la formation d'un groupe d'adulte, qui, chaque année, formerait les enfants.
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Entretien téléphonique avec un conseiller pédagogique particulièrement sensible aux techniques de communication, et à la responsabilisation des enfants, et qui est près à s'investir dans ce projet,
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Présentation du principe aux collègues (deux sont intéressés, les autres ont fait un retour très timide.
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Réunion avec des personnes de la communauté de commune (le responsable du personnel, et la personne chargée des écoles)
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Dans un second temps de notre travail, Elsa et Nathalie m'ont questionné pour m'aider à trouver à la fois les éléments qui me freinaient pour poursuivre le projet, et  les éléments importants pour moi, les valeurs, les besoins, qui m'ont poussé à initié ce projet.
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Les freins : Sans rentrer dans les détails personnels, il est apparu :
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. Que je ne me sentais pas pleinement légitime à travailler sur ce projet dans ma classe (cohérence avec ma « casquette d'enseignant », temps passé à travailler la-dessus en classe, au détriment des matières plus « scolaires »),
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. Que j'étais inquiet de la manière dont les autres me perçoivent au travers de ce projet (peur d'être perçu comme laxiste, qu'on pense que c'est une « lubie » sans réel lien avec les apprentissages dit fondamentaux, ...
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. Que des expériences difficiles avec des familles en début de carrière (enfant retirés de ma classe), et il y a encore quelques années (visite et contre visite de l'inspecteur, en particulier sur la correction des cahiers), me mettent en fragilité, dès que je m'écarte de la pédagogie traditionnelle.
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Les motivations et les valeurs
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De cette partie de la discussion, je retiens :
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. Que l'ambiance, le climat dans la classe, est un élément très important pour moi,
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. Qu'un système d'enfants médiateurs participerait à cette qualité de climat par l'apaisement des tensions,
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. Que d'autres éléments, hormis ceux que je mets déjà en place, et ce projet, sont à réfléchir,
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. Que la valeur d'égalité, qui est aussi présente dans ce projet, est très importante pour moi (dans une médiation, chacun des enfants est à égalité, et si un adulte y participe, c'est aussi sur un plan d'égalité avec les enfants, que les besoins d'un enfant agresseur y sont considéré autant que ceux de l'agressé, ...),
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. Que mettre l'enfant dans une position d'acteur de la vie en communauté, et acteur de changement dans la classe, est également pour moi un élément important, que ce soit pour la classe, ou pour la communauté, à court terme, et à long terme.
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Ainsi, même si j'étais conscient d'une partie de ces éléments, les exprimer, les rattacher à mon projet, m'a permis non seulement de me rassurer sur ma légitimité à le mettre en œuvre, et m'incitent à placer ce projet comme une des stratégies possibles pour continuer à avancer sur tous ces éléments importants pour moi.
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Nous avons également passé un moment à chercher des solutions pour satisfaire mes besoins de sécurité, en particulier vis à vis des parents. Pourquoi pas, par exemple, proposer une réunion avec les enfants et les parents, durant laquelle nous échangerions sur le climat dans l'école et dans la classe : observation de la manière dont enfants et parents le perçoivent, et propositions de stratégies pour l'améliorer (les enfants médiateurs pouvant faire partie de ces stratégies).
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Elsa a rappelé que pour elle, comme parent d'élève, c'était important d'être associée à la vie de l 'école, et que cela pouvait entre autres avantages, réduire les peurs des parents (dont la peur que l'enfant soit plus sévèrement traité si le parent exprime un désaccord sur ce qui se passe en classe).
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Nathalie a raconté son expérience d'enseignante en maternelle : un travail avait été fait par les enfants de moyenne / grande section, pour donner du sens aux règles proposées, et surtout pour expliquer aux plus petits, à l'aide de panneaux, et de présentations, le contenu des règles, et leurs raisons d'être.
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Pour Nathalie, ces actions tirent leur force du fait qu'elles partaient d'envie des enfants, et que l'enseignant était là avant tout pour leur offrir les moyens d'avancer dans leur projet.
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Cette discussion, comme je l'ai précisé dans le moment de partage, m'a beaucoup apporté, en ce sens qu'elle m'a bien recentré sur mes besoins et valeurs personnelles, et que j'ai des débuts de solutions pour trouver de la sécurité, et me mettre au mieux au service de ce qui est important pour moi.
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J'ai bien aimé le partage de l'expérience de Nathalie, car j'ai également souvent travailler dans ce sens (envies, élans, et propositions des enfants d'abord), et c'était toujours riche en résultats, et en émotions chez les enfants et chez moi.
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Grand merci au groupe, à Elsa et Nathalie (et puis à moi aussi, y a pas de raison !) pour ce moment.
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Version du 26 novembre 2012 à 20:12

Les rencontres de ce groupe ont lieu à Bordeaux. Les infos pratiques sont renseignées à la page Bordeaux #Groupe Pratique et recherche CNV-Education.

Compte-rendus

2012

Octobre

Nous étions huit, à la réunion CNV et éducation du 6 octobre: Florence, Sylvie, Marise, Isabelle M., Emmanuelle, Stéphanie, Laurence, Nathalie.

Chacune d'entre nous s'est présentée et a exposé son activité, son rapport à la CNV et ses attentes à l'égard du groupe. Il est apparu que les motivations qui animent les unes et les autres sont diverses mais se recoupent : sortir de l'isolement dans sa pratique originale, améliorer son fonctionnement, faire exister la CNV dans le monde (de l'éducation en l'occurrence).

Nous avons donc envisagé pour l'instant que le groupe pourrait consister en activités variées et vivantes : partage de situations difficiles que chacun aurait envie de travailler avec le groupe, célébration de situations réjouissantes, recherche d'idées, mises en situation (jeux de rôle), réflexion ancrée dans l'expérience de chacun sur des thèmes qui se dessineraient au fil des séances.

Nous avons envisagé aussi, mais laissé en suspens pour l'instant, un soutien par mail ou téléphone entre les réunions pour ceux ou celles qui auraient une urgence, ainsi que la possibilité d'ouvrir le groupe parfois à des personnes du monde de l'éducation curieuses de nos pratiques mais non formées à la CNV.

Nous avons évoqué également la possibilité de nous joindre au réseau éducation de l'association CNV, pour profiter de leurs expériences ou pour ajouter les nôtres.

Nous aurons grand plaisir à accueillir la prochaine fois les personnes qui ne pouvaient être là ce samedi. Nous avons pensé que nous ne recommencerions pas nous-mêmes les présentations détaillées que nous avons faites cette fois-ci ni le tour des attentes. Nous envisageons de proposer aux nouveaux de se présenter puis d'adopter dans un premier temps la forme que nous avons concoctée ce 6 octobre. Il va de soi cependant qu'au fil des réunions, chacun pourra faire part de ses manques ou de ses idées nouvelles.


Novembre

Nous étions 11 à la rencontre du 10 novembre : Marise, Christophe (Vallée) V, Emmanuelle, Stéphanie, Elsa, Sylvie, Catherine-Stéphanie, Isabelle M, Florence, Alix, Nathalie

A l'issue des tours de paroles (présentation des nouveaux arrivants et description par chacun de ce qu'il attend de ces rencontres), il est ressorti des thèmes d'études possibles: l'enfant médiateur, la punition/sanction, Qu'est-ce qu'enseigner ? Comment aller chercher un enfant qui est fermé ? La motivation.

Pour ce jour il est retenu 3 thèmes, étudiés en groupes : l'enfant médiateur, la punition/sanction, la motivation.

Groupe Motivation :

Avant tout, la motivation ne peut venir que de "l'intérieur", de soi, et ne peut pas être imposée par un autre, un tiers, un "extérieur", ou alors on ne peut plus parler de motivation, mais presque d’"ingérence".

Ensuite, pour que la motivation puisse trouver sa place dans un travail de classe, la mise en place d'un climat, d'un environnement semble essentielle : celui-ci doit être garant de sécurité, respect, de parole libre, d'écoute. Pour porter ces valeurs, un fonctionnement "sociocratique" (où chacun est consulté pour les orientations et décisions) permet justement que la parole de chacun soit prise en compte, asseyant ainsi peu à peu la motivation de chacun.

Face à ce qui favorise la motivation, il y a aussi ce qui la freine. En particulier, les inquiétudes de l'enseignant peuvent constituer un frein au fonctionnement sociocratique (tendant à l'autocratique). Ici, c'est la capacité de ce dernier à en prendre conscience et à faire évoluer ses inquiétudes qui va contribuer à une meilleure motivation de chacun, puisque les paroles seront davantage considérées.

Groupe punition/sanction :

La sanction est ressentie comme une nécessité pour marquer un décalage entre l'attente et l'acte. Cela peut aussi être le moment pour clarifier une attente. Elle devrait être porteuse de sens. Dans certains cas, lorsqu'aucune amélioration n'est constatée, l'enchaînement des sanctions peut être interrompu car nous arrivons en limite de ce que nous pouvons faire. On en vient ainsi à rompre le lien. Nous avons arrêté la réflexion sur le côté désagréable du déni de responsabilité (ex: c'est pas moi qui bavarde).

Groupe enfant médiateur :

Dans un premier temps, j'ai présenté le principe du projet, et ses différentes avancées :

Il s'agit d'un système de médiation par les enfants : en cas de conflit entre deux enfants ou plus, ces derniers font appels à deux enfants médiateurs, qui ont été au préalable formés, pour les aider à résoudre leur conflit. Cette médiation se fait dans un lieu défini dans l'école.

Les différentes avancées, et actions menées : Prise de contact et échange avec des enseignants ayant mis en place ce système dans leur école, Prise de contact, et chiffrage financier par des entreprises proposant la formation d'enfants médiateurs, ou la formation d'un groupe d'adulte, qui, chaque année, formerait les enfants. Entretien téléphonique avec un conseiller pédagogique particulièrement sensible aux techniques de communication, et à la responsabilisation des enfants, et qui est près à s'investir dans ce projet, Présentation du principe aux collègues (deux sont intéressés, les autres ont fait un retour très timide. Réunion avec des personnes de la communauté de commune (le responsable du personnel, et la personne chargée des écoles)

Dans un second temps de notre travail, Elsa et Nathalie m'ont questionné pour m'aider à trouver à la fois les éléments qui me freinaient pour poursuivre le projet, et les éléments importants pour moi, les valeurs, les besoins, qui m'ont poussé à initié ce projet.

Les freins : Sans rentrer dans les détails personnels, il est apparu : . Que je ne me sentais pas pleinement légitime à travailler sur ce projet dans ma classe (cohérence avec ma « casquette d'enseignant », temps passé à travailler la-dessus en classe, au détriment des matières plus « scolaires »), . Que j'étais inquiet de la manière dont les autres me perçoivent au travers de ce projet (peur d'être perçu comme laxiste, qu'on pense que c'est une « lubie » sans réel lien avec les apprentissages dit fondamentaux, ... . Que des expériences difficiles avec des familles en début de carrière (enfant retirés de ma classe), et il y a encore quelques années (visite et contre visite de l'inspecteur, en particulier sur la correction des cahiers), me mettent en fragilité, dès que je m'écarte de la pédagogie traditionnelle.

Les motivations et les valeurs De cette partie de la discussion, je retiens : . Que l'ambiance, le climat dans la classe, est un élément très important pour moi, . Qu'un système d'enfants médiateurs participerait à cette qualité de climat par l'apaisement des tensions, . Que d'autres éléments, hormis ceux que je mets déjà en place, et ce projet, sont à réfléchir, . Que la valeur d'égalité, qui est aussi présente dans ce projet, est très importante pour moi (dans une médiation, chacun des enfants est à égalité, et si un adulte y participe, c'est aussi sur un plan d'égalité avec les enfants, que les besoins d'un enfant agresseur y sont considéré autant que ceux de l'agressé, ...), . Que mettre l'enfant dans une position d'acteur de la vie en communauté, et acteur de changement dans la classe, est également pour moi un élément important, que ce soit pour la classe, ou pour la communauté, à court terme, et à long terme.

Ainsi, même si j'étais conscient d'une partie de ces éléments, les exprimer, les rattacher à mon projet, m'a permis non seulement de me rassurer sur ma légitimité à le mettre en œuvre, et m'incitent à placer ce projet comme une des stratégies possibles pour continuer à avancer sur tous ces éléments importants pour moi.

Nous avons également passé un moment à chercher des solutions pour satisfaire mes besoins de sécurité, en particulier vis à vis des parents. Pourquoi pas, par exemple, proposer une réunion avec les enfants et les parents, durant laquelle nous échangerions sur le climat dans l'école et dans la classe : observation de la manière dont enfants et parents le perçoivent, et propositions de stratégies pour l'améliorer (les enfants médiateurs pouvant faire partie de ces stratégies).

Elsa a rappelé que pour elle, comme parent d'élève, c'était important d'être associée à la vie de l 'école, et que cela pouvait entre autres avantages, réduire les peurs des parents (dont la peur que l'enfant soit plus sévèrement traité si le parent exprime un désaccord sur ce qui se passe en classe).

Nathalie a raconté son expérience d'enseignante en maternelle : un travail avait été fait par les enfants de moyenne / grande section, pour donner du sens aux règles proposées, et surtout pour expliquer aux plus petits, à l'aide de panneaux, et de présentations, le contenu des règles, et leurs raisons d'être. Pour Nathalie, ces actions tirent leur force du fait qu'elles partaient d'envie des enfants, et que l'enseignant était là avant tout pour leur offrir les moyens d'avancer dans leur projet.

Cette discussion, comme je l'ai précisé dans le moment de partage, m'a beaucoup apporté, en ce sens qu'elle m'a bien recentré sur mes besoins et valeurs personnelles, et que j'ai des débuts de solutions pour trouver de la sécurité, et me mettre au mieux au service de ce qui est important pour moi. J'ai bien aimé le partage de l'expérience de Nathalie, car j'ai également souvent travailler dans ce sens (envies, élans, et propositions des enfants d'abord), et c'était toujours riche en résultats, et en émotions chez les enfants et chez moi. Grand merci au groupe, à Elsa et Nathalie (et puis à moi aussi, y a pas de raison !) pour ce moment.



Pour finir la réunion, nous nous sommes retrouvés en "réunion plénière" pour partager les réflexions de chaque groupe de travail. Certains se sont sentis frustrés de ne pas avoir assisté davantage aux discussions sur les autres thèmes, même si un compte-rendu en avait été donné. C'est pourquoi il a été choisi pour la prochaine rencontre de ne partager qu'un seul sujet, choisi le jour même : comment s'occuper des conflits au sein de l'école ?

Cette nouvelle organisation (un seul thème plutôt que 3) sera comparée à la première, et le groupe se laisse la liberté de choisir à nouveau celle qui lui convient le mieux, quitte à alterner.

Nous pourrons aussi traiter les cas d'urgence s'il y en a.

Quant au lieu d'accueil, il sera décidé d'une rencontre sur l'autre afin d'expérimenter encore une fois ce qui convient le mieux au groupe, avec une préférence à ce jour pour que le lieu d'accueil ne soit pas toujours chez Nathalie dans un souci de la soulager.