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Karine H-G

Membre depuis le March, 2011
Révision datée du 24 août 2011 à 20:42 par 93.19.112.145 (discussion) (modif du 24-8-11)

Pour des raisons liées à la vie familiale, j'ai lu les livres de Marshall Rosenberg durant l'été 2010.

Mon activité de professeur des écoles a aussitôt été le terrain privilégié d'expérimentation de la CNV, nourrie également par les stages de la formation de base, effectués durant l'hiver 2010-2011.


Voici donc les graines, et les fruits (oui, déjà !) de cette petite expérience, ainsi que quelques questions qui émergent, ou qui demeurent.


1- Gestion du temps et du programme. Affichage quotidien du programme de la journée. C'est à la fois un engagement de ma part, et un repère pour les élèves. Permet de tenir ce qui est prévu. Un élève est responsable de faire une croix devant une activité quand elle est faite.

Par période, les élèves disposent de la programmation dans les matières principales. Ils savent à l'avance ce qu'il leur faut maîtriser pour avoir le maximum de points sur leur livret scolaire.

FRUITS : Le programme terminé dans les temps. Des élèves plus impliqués dans leurs apprentissages. Une reconnaissance exprimée par certains parents de la pertinence d'avoir des repères. Pour moi, je ne suis plus seule à "porter" le programme. Je suis un guide, qui marche à côté des élèves, qui leur montre la route, les éclaire. Mon travail s'en trouve adouci, et j'y suis plus heureuse.

Pour mener à bien ce travail, ces apprentissages, établissement des règles de la classe' en partant des BESOINS : de quoi ai-je besoin' pour réussir mon travail'' ? Un élève a notamment clairement exprimé que, plus lent que les autres, il ne pouvait généralement pas terminer son travail correctement car quand les plus rapides ont terminé ils font du bruit, s'agitent et cela le gêne. Quel intérêt que ces besoins, au lieu d'être exprimés par moi comme des exigences, des règles qui, toutes bonnes qu'elles soient, viennent de l'extérieur, soient exprimés par les protagonistes eux mêmes ! Les enfants ont vraiment fait attention, lorsqu'ils avaient terminé leur travail, de respecter l'ambiance de concentration dont avaient besoin les autres, sans que je n'ai eu besoin de le leur redire. Quel repos pour moi !

2- Gestion du niveau sonore dans la classe. Les élèves gênés par le bruit peuvent faire sonner une lame de xylophone. Pour moi, cela a été une découverte importante de voir que certains enfants sont encore plus gênés que moi par le bruit. Quel soulagement aussi de ne plus être seule à porter la responsabilité de maintenir une atmosphère propice au travail et à la réflexion ! Les enfants sont sensibles à l'expression de gêne de leurs camarades, alors que lorsque c'est moi qui mets les contraintes, ils en voient moins directement le sens.

3- Expression des besoins dans la cour de récréation. A Paris, les cours de récréation sont assez petites, et les élèves nombreux. Les récréations sont mal vécues par certains enfants et les plaintes à ce sujet sont récurrentes. La directrice réunissant régulièrement en conseil d'enfants les délégués de chaque classe, j'avais proposé que nous réfléchissions sur "quels sont nos besoins en récréation" (après avoir présenté à l'équipe brièvement les règles de la CNV). Un espace de dialogue a été ouvert, un chantier mis en oeuvre. Des demandes ont été formulées par les élèves, dont certaines sont réalisables :

- délimitation d'un espace réservé aux petits jeux comme les billes.

- ouverture de la bibliothèque pendant les récréations.

- ouverture de la ludothèque pendant les récréations (avec une sélection de jeux brefs).

- création d'un espace "détente", avec un punching ball, des balles antistress, un point écoute où l'on peut parler à quelqu'un.

Tous mes collègues ont accepté de participer à cette réflexion. Certains ont émis des réserves en exprimant la crainte d'aller vers une école de "l'enfant roi" où l'on cherche à satisfaire à tous ses caprices. Nous verrons en 2011-2012, si ces projets peuvent être menés à bien et le chantier avancer. J'ai aussi senti, à travers certaines remarques, qu'il serait intéressant de faire un travail spécifique sur "quels sont les besoins des enseignants en récréation"...


Bilan et perspectives.

Un bilan en deux axes :

- Nourrir un espace de dialogue, quotidien, pour entendre les besoins des élèves, et pouvoir exprimer les miens.

- Faire confiance aux élèves, ils possèdent eux-mêmes beaucoup de solutions.


Perspectives pour 2011-2012 :

- Comment faire grandir la possibilité pour chacun d'aller à son rythme, tout en continuant d'avancer ensemble globalement ? (si quelqu'un a des idées à partager sur ce point, je suis intéressée)

- Former des élèves à la médiation, afin qu'ils puissent jouer ce rôle lors des récréations, à la demande de leurs camarades.

- Affiner la gestion du volume sonore en utilisant un "sonomètre", selon l'idée de Marie Christine Maillard que je remercie.


Merci aussi à Catherine Schmider pour sa précieuse écoute et ses encouragements.