Utilisatrice:SandraBJ
C’est avec l’intention de prendre mieux soin des liens avec mes proches que je me suis inscrite fin 2008 aux modules 1 et 2 de CNV avec Françoise Keller.
Aujourd’hui, c’est au quotidien, dans mes différentes relations et avant tout dans ma relation à moi-même que je découvre les bienfaits de la CNV.
Je continue mon apprentissage et mon intégration de ce processus à travers 1 à 2 formations par an et ma participation à deux groupes de pratique autogérés :
- un groupe qui rassemble des parents, créé avec Sylvaine, une amie, en septembre 2009.
- un groupe qui rassemble des professionnels de l’école, que nous avons créé à la rentrée 2011 avec Anne, conseillère d'orientation-psychologue qui a quitté le groupe pour d'autres projets depuis, Marion Guiton, professeur de maths et Odile Megy, principale de collège. Marie-Chantal, professeur des écoles, nous a rejointes récemment.
/Apports de la CNV dans ma pratique de conseillère d'orientation-psychologue
Apports de la CNV dans ma pratique de conseillère d'orientation-psychologue
En entretien individuel :
J'utilise l'empathie avec reflet des sentiments et des besoins pour aider les personnes (collégiens, lycéens, et leurs parents, étudiants et adultes reçus au CIO) à clarifier leurs interrogations, doutes, tiraillements, inquiétudes... quant à leur orientation. De plus en plus au cours des entretiens, je m’essaie à reformuler des jugements en sentiments et besoins... aider à porter un regard positif sur soi... J’utilise aussi le reflet pour aider les parents et les enfants à s'entendre dans les cas où les échanges sont tendus.
J'ai quelques moments de grâce en mémoire - j’aime cette expression de Françoise Keller lue sur son blog... un moment où une personne qui parlait vite, ralentit, puis se tait, prenant conscience d'un besoin important pour elle, moment d'apaisement et de vitalité que je ressens corporellement. Une autre jeune fille entrée perdue et angoissée, qui repart avec les idées claires et pleine d'élan.
Je connais aussi des moments insatisfaisants, où je n'arrive pas à établir un contact authentique et bienveillant avec un élève qu'un enseignant m’adresse... ou encore des entretiens où mon chacal intérieur me coupe de moi-même et de mon interlocuteur, tant il me persuade face à une question posée que je devrais tout savoir sur les formations, les professions, et pouvoir le restituer immédiatement... et malheureusement pour mon chacal, mes connaissances sont limitées.
Heureusement, avec notre groupe de pratique, créé il y a quelques mois à Lyon, je sais que je peux revenir sur une situation qui reste inconfortable et me donner une chance de faire quelques pas vers une pratique plus nourrissante et plus ancrée.
Avec des groupes :
Cette année, j’ai aussi utilisé mes connaissances de la CNV pour enrichir un atelier intitulé «Rebondir» : un atelier de 3 fois 2h pour des élèves doublant leur classe de 3ème. Mon objectif était de les aider à se connecter à leur vitalité pour se donner plus de chance de réaliser leurs projets pour l'an prochain. La plupart redoublent car ils n'ont pas obtenu l'orientation désirée l'an dernier.
Je leur ai proposé différents temps d'expression et de partage.
Chaque fois, je nous proposais de commencer par un temps de météo intérieure avec la roue des 16 sentiments trouvée sur le wiki - merci à la personne qui a partagé sa réalisation. Nous terminions aussi avec un temps de météo intérieure. J'ai beaucoup apprécié ces temps qui nous permettaient d'être en contact plus authentique et qui me donnaient un premier retour de leur satisfaction.
Lors du troisième atelier, j'ai proposé aux élèves un travail sur leurs valeurs (ce qui fait que leurs projets ont du sens pour eux...) en créant des cartons sur lesquels j'avais mis un ensemble de valeurs pour inspiration. Pour créer ces cartes, j'ai remplacé certaines valeurs dont la formulation classique me semblait peu vitalisante (ambition, prestige, conformité), par des besoins (affirmation de soi, considération, appartenance). Dans un premier temps, je leur ai proposé de s’exprimer à partir d’une personne qui les inspire. Puis, les élèves ont bien apprécié de partager sur leurs projets en essayant de préciser quelles valeurs-besoins ils cherchaient à satisfaire à travers eux.
J’ai très envie de poursuivre cette expérience l’an prochain avec de nouveaux élèves, en faisant évoluer le contenu en fonction des retours des élèves et de mon propre ressenti.
Bien envie de réutiliser ces cartes valeurs-besoins. Je trouve qu’en reliant leur projet à une valeur, un besoin important pour eux, il se passe quelque chose pour les élèves. Je ressens beaucoup de vitalité et d'ancrage dans cet exercice. Je l’avais déjà expérimenté en entretien individuel. Là, j’ai pu mesurer l’apport du groupe, en terme d’inspiration, d’écoute, de soutien.
Si la CNV vient enrichir de façon significative ma pratique - et j'en suis au tout début - je me sens souvent seule dans mes recherches et tâtonnements...
J’aimerais beaucoup déployer mon activité en co-création avec d’autres personnels de l’éducation nationale, et pourquoi pas des COP formés à la CNV.
Si vous êtes intéressé-e à cette idée, n'hésitez pas à me contacter par mail : sandra (at) nozav.org.