Diocèse de Blois
Vers l'école de la Relation
Eduquer à la relation : un enjeu pour les établissements catholiques d'enseignement
Depuis la rentrée 2009, l’enseignement catholique du Loir-et-Cher a choisi de développer l’éducation à la relation dans ses établissements.
Après avoir clarifié le projet, le directeur diocésain, Jérôme Brunet, s’est attaché les services d’un chargé de mission qui intervient auprès des chefs d’établissement et des équipes pour répondre à toute demande de conseil, d’accompagnement, de formation ou de médiation.
Le lancement officiel de cette action, qui s’inscrit dans le long terme, a eu lieu au cours d’un colloque dont l’invité était Thomas d’Ansembourg.
Celui-ci a donc animé une conférence tout public le 25 novembre 2010 au soir, devant une assemblée d’environ 600 personnes, sur le thème « Cessez d’être gentil, soyez vrai ».
Le lendemain, la journée était « sans élèves » pour les communautés éducatives des écoles, collèges et lycées. Devant 650 personnes (personnels administratifs, d’entretien, de surveillance et d’enseignement), Thomas a proposé une réflexion émaillée d’exercices par deux ou trois, sur le thème : « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour nos élèves ? »
L’après-midi, plusieurs témoignages sont venus étayer la nécessité de prendre en compte la question de la relation dans l’entreprise, comme dans la famille. 
Affiche colloque 26 novembre 2010 
Dans le domaine scolaire, il est apparu que les rudiments de la communication, une des clés du « Bien vivre ensemble », peuvent se transmette dès le plus jeune âge, notamment par l’exemple des éducateurs que sont tous les adultes qui œuvrent sur un site scolaire, au même titre que les parents. Même si nous n’avons pas appris ou reçu ces bases, il n’est jamais trop tard ! De nombreuses expériences ont déjà vu le jour, portées par des personnes convaincues de l’urgence de munir les jeunes générations de ces outils pour leur vie ; des programmes existent, des associations agissent localement comme nationalement.
A l’évidence, le changement de culture qui se dessine interpelle et séduit : en une année, plus du tiers des établissements sont déjà engagés dans une démarche de formation.
Cette expérience, une première en France à cette échelle, s'inscrit dans le temps long nécessaire à l'éducation. Elle nécessite une remise en question personnelle et collective ; elle offre en échange un regain d'espérance, d'énergie et de joie. C'est en tous cas ce qu'en disent les adultes qui suivent les formations proposées.
Éduquer à la relation,
- c'est remplacer une logique de l'affrontement, de la domination, de l'exclusion…par une logique du dialogue qui respecte chacun.
- c'est débusquer dans nos fonctionnement personnels, relationnels, institutionnels toute forme de violence.
- c'est faire grandir en nous et entre nous une présence, une écoute, une bienveillance.
- c'est proposer à nos jeunes un parcours scolaire réellement humanisant ; c'est chercher à leur donner le meilleur, non seulement en termes de nourriture intellectuelle, mais également en qualité de profondeur, d'intériorité, de communication vraie, d'outillage relationnel pour traverser les conflits et les épreuves de chaque vie.
Consciemment ou non, chaque adulte est un acteur de l'édification de cet environnement où l'humain peut grandir et s'épanouir pour donner bientôt sa pleine mesure.
Chacun est artisan d'une société qui se cherche et s'invente. Chacun est artisan des générations qui montent et qui auront à relever de nouveaux défis.
Pierre Radanne, Expert du Climat et de l'Energie, expose la situation en ces termes : «La question la plus importante pour l'humanité n'est pas la question des ressources ou de l'environnement, c'est son rapport à la violence. Avons-nous décidé de vivre ensemble ?»
La réponse à cette question nous appartient, personnellement, et ensemble.
François Cribier, formateur en relations humaines, chargé de mission pour la DDEC41
